COP 26 : Enfin un sommet pour se rassembler ?

COP 26 : Enfin un sommet pour se rassembler ?

COP 26 : Enfin un sommet pour se rassembler ?

Aujourd’hui commence la COP 26 !
Quel est le contexte de cette nouvelle COP ? Pourquoi est-il important de s’y intéresser ? Quels sont les enjeux ? Est-ce qu’on doit réellement s’attendre à quelque chose ?
On en parle !

D’abord, explications rapides de ce qu’est la COP 26.
La COP (Conference of Parties) est un rassemblement de toutes les parties (ou états) signataires de la Convention-Cadre de l’ONU. Pour faire simple, ce sont les dirigeants du monde entier, mais aussi des acteurs non-étatiques (ONG, collectivités, peuples autochtones, entreprises…) qui vont se réunir pour un sommet international sur le climat, à Glasgow en Ecosse. La COP 26, qui devait avoir lieu l’année dernière, a été annulé à cause du Covid-19.

Un contexte particulier

Cette COP 26 intervient dans un contexte très particulier. Elle arrive peu de temps après des derniers mois qui ont vu de nombreux événements météorologiques extrêmes à travers la planète se produire (megafeux, inondations…) et la sortie du groupe 1 du rapport du GIEC, qui est venu confirmer, plus que jamais, que ces événements arriveront de plus en fréquemment, avec une intensité de plus en plus forte. Ce rapport met également en avant que les 10 prochaines années seront cruciales pour éviter les pires projections d’ici à la fin du siècle

Le déroulement de la COP 26 aussi s’annonce particulier. La crise sanitaire remet en cause la participation de nombreux acteurs des pays de l’hémisphère Sud, ce qui pourrait compromettre l’intérêt des négociations, puisque ce sont justement ces pays du Sud qui sont les plus exposés aux conséquences du réchauffement climatique et qui ont besoin d’aides financières pour faire la transition nécessaire.
Côté mastodontes, la Russie et la Chine ont décidé de ne pas être de la partie.
Des absences pour des motifs différents, mais qui témoignent de la difficulté de faire en sorte que tous les pays du globe agissent dans la même direction.

Des enjeux plus cruciaux que jamais


Malgré ce contexte international compliqué, les participants de la COP 26 font face à des enjeux colossaux qui nous concernent toutes et tous. 6 ans après les accords de Paris qui avaient pour objectif de rester sous la barre des 1.5°C, quasiment aucun pays au monde n’est sur la bonne trajectoire.
L’objectif large de cette COP 26 sera donc d’arriver à fixer des règles qui permettront de tenir ces engagements, sous peine de franchir un à un les paliers supérieurs. 

Selon la dernière évaluation de l’ONU, les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre actuels nous emmènent plutôt vers un réchauffement catastrophique de +2,7°C. Il y a deux semaines, voici ce que disait Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies :
« La pollution carbone d’une poignée de pays a mis l’humanité à genoux […] s’ils ne montrent pas la voie dans ces efforts, nous irons vers de terribles souffrances pour les êtres humains » , expliquant que continuer comme ça « c’est sans aucun doute un aller simple vers le désastre ».
La COP 26 s’annonce donc aussi difficile que primordial. S’il y aurait toutes les raisons de penser que cette COP 26 ne fera sûrement pas bouger les choses et donc de ne pas y prêter attention, ce serait omettre l’importance des enjeux auxquels nous faisons face.
Les COP sont des périodes où les enjeux climatiques sont sur le devant de la scène internationale.

Malgré les mauvaises trajectoires prises depuis les accords de Paris, ces dernières constituent un postulat qui a permis à de nombreuses organisations de plaider en faveur du climat, de se mobiliser, de faire bouger des lignes.
Comme l’explique Marine Pouget, responsable gouvernance internationale de Réseau Action Climat 1 : « C’est un cadre international qui permet de faire pression sur les Etats. Il n’y aurait pas eu d’affaire du siècle si la France ne s’était pas engagée aux accords de Paris ».

Même en étant le plus pessimiste possible, on a donc tout intérêt à suivre la COP 26 de près, à soutenir les organisations qui s’y engagent et à continuer de se mobiliser pour faire pression sur les acteurs ayant des impacts forts sur le réchauffement climatique.
Un appel à l’action et une journée internationale de mobilisation pour la justice climatique va d’ailleurs avoir lieu le 6 novembre, 2 n’hésitez pas à regarder où sera la plus proche de chez vous !

La finance sera l’un des sujets phares de cette COP 26, c’est pour cela que nous avons lancé notre campagne «Investir le climat » il y a deux semaines. Si ce n’est pas déjà le cas on vous invite à y jeter un œil et à suivre la suite de notre campagne.
En attendant, on va suivre avec attention les événements d’une COP qui peut être décisive pour l’avenir de nos territoires.

Notre article sur l’impact des banques sur le climat : https://protectourwinters.fr/banques-et-climat-le-moment-de-rendre-des-comptes/ 

L’appel de Politis pour le Climat avant la COP 26 : https://www.politis.fr/articles/2021/10/lappel-de-politis-pour-le-climat-votre-inaction-est-un-crime-43721/ 

Pour en savoir plus sur les enjeux précis de la COP 26, le travail de Réseau Action Climat : https://reseauactionclimat.org/cop26-quels-sont-les-enjeux-du-sommet-de-glasgow-pour-le-climat/ 

Pour suivre le déroulé de la COP 26 jour après jour, à travers le journal de bord d’organisations sur place : https://www.apc-paris.com/actualite/vivez-cop26-linterieur-avec-lapc-son-reseau 

 

Banques et Climat : Le moment de rendre des comptes

Banques et Climat : Le moment de rendre des comptes

Banques et Climat : Le moment de rendre des comptes

ACTIVATION JUSQU’AU 31 MAI 2024 : 
Les constats posés par cet article à l’époque n’ont que très peu bougé. Cependant, des alternatives plus éthiques se sont bien développées ! Parmi elles, Green-Got : une néo-banque française qui ne finance que des projets compatibles avec les Accords de Paris avec de la transparence et le soutien d’un conseil scientifique. Dans cette démarche, on vous partage notre collaboration avec vous une occasion de faire d’une pierre 2 coups !

En cliquant sur le bouton ci-dessous, vous nous laissez votre mail et vous recevrez un code avec lequel : 
vous avez 2 mois gratuits chez Green-Got
– vous faites gagner 25 euros à POW France
Bonus : pour chaque personne qui demande le code, vous participez à un tirage au sort pour gagner un super cadeau (+ de détails sur notre post Instagram ici) 

De quoi vous donner envie de sauter le pas et de ne pas repousser un geste fort pour le climat !

Nouvel article !
Cette fois, à l’occasion de la COP 26 qui aura lieu du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (sur laquelle nous reviendrons en détails dans les temps à venir!), on souhaitait vous parler climat… et banques !
Loin de nos sujets habituels, le rôle des institutions financières sur le climat est colossal et devra être au centre des attentions lors des débats au mois de novembre.
Avec POW Europe et toutes ses antennes, on lance donc une campagne qui a pour but d’encourager les populations à se rendre compte de l’impact des banques sur le climat.
Pour savoir de quoi on parle, c’est maintenant  ⬇️

NB : Les éléments mis en avant ci-dessous sont issus de nombreuses sources, dont les derniers rapports d’Oxfam et les Amis de la Terre sur la question. Toutes les ressources à retrouver au fur et à mesure de l’article en cliquant sur ce symbole 1 et à la fin de l’article.

On apprendra rien à personne je pense, en disant que les banques ont un poids capital sur le monde et sur nos vies. Pour la plupart d’entre nous, la relation banque-client est une relation à sens unique, passive. Moins on a de nouvelles de notre banque, mieux on se porte.
On ne va donc pas instinctivement se demander comment la banque gère les bénéfices qu’elle fait sur notre argent. Pourtant, les choix d’investissements ou de financements de ces dernières façonnent véritablement la société dans laquelle chacun évolue. Une fois qu’on s’est dit ça, rien d’étonnant d’apprendre que les grandes banques peuvent être des acteurs majeurs contre le climat, de par leurs investissements dans des entreprises actives dans le pétrole, le charbon, le gaz. 
En tout cas pour l’instant.

Comme l’explique Oxfam dans son rapport « Quoi qu’il en coûte : Les banques au secours de l’industrie fossile » 2 :

Via leurs choix d’octroi de crédits, les banques choisissent de financer des entreprises ou des projets à l’impact plus ou moins lourd sur le climat. Elles peuvent également permettre aux entreprises de lever des fonds sur les marchés financiers en émettant pour leur compte de nouvelles actions ou obligations. Tous ces outils contribuent au financement des entreprises. Par ailleurs, les banques peuvent également investir sur ces marchés financiers en achetant des actions ou des obligations d’entreprises. Cette responsabilité est bien réelle : les banques ont le pouvoir de décider quelles activités économiques bénéficieront de capitaux et seront valorisées en bourse, et réciproquement, lesquelles seront laissées au bord de la route.

Même en sachant ça, si l’on ne le savait pas, difficile d’avoir une idée des ordres de grandeurs dont il est question. Spoiler : c’est du lourd.
Dans le rapport « Banques : Des engagements climat à prendre au 4e degré » 3, on commence fort : les banques françaises représentent près de 8 fois les émissions de GES de la France entière.
Les 6 premières banques de France – BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne), Crédit Mutuel et la Banque Postale – pèsent 3,3 milliards de tonnes équivalent CO2 par an. Si chacune ne donne pas sa part au chien comme dit l’adage, certaines sont plus généreuses que d’autres lorsqu’il s’agit de payer sa tournée de pétrole. Pour un euro investi par exemple, la Banque Postale contribue deux fois moins au réchauffement climatique que la Société Générale.
Les trois premières banques citées sont tout simplement les trois entreprises françaises les plus polluantes. Ne cherchez plus, on tient nos champions !

 

Commentaire : Les émissions économisées mesurent l’impact positif des crédits et investissements orientés vers les secteurs réduisant les émissions, dans des projets ou entreprises « vertes » tournées vers les énergies renouvelables, l’isolation des bâtiments, etc. 

Pour rappel, après l’accord de Paris lors de la COP21, les banques françaises s’étaient engagées à être alignées sur les objectifs permettant de rester sous la barre des +1.5C°.
Mis à part quelques exemples d’investissements « verts », qui représentent une infime partie de leurs investissements, les banques continuent leurs courses vers un chemin plus « chaud » que celui prévu par l’accord de Paris.

Commentaire : Si les banques françaises poursuivaient leurs activités comme dans l’année d’analyse, alors la Banque postale, Crédit Mutuel et BPCE se positionneraient sur un réchauffement entre 3 et 4°C d’ici 2100, tandis que Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale nous emmènent vers un réchauffement compris entre 4 et 5°C.
Cela prend en compte les intensités liées aux financements et aux investissements réalisés par la banque en tonnes de CO2 par millions d’euros de financements, mais aussi l’évaluation de la stratégie climat de la banque.

Entre des premiers efforts largement insuffisants 4, des exemples de greenwashing 5 , ou des promesses de certaines banques à prendre avec des pincettes 6 , l’état actuel des choses n’est pas rassurant.
Même avec l’année 2020 et le Covid, qui aurait pu servir d’aiguillage pour changer de voie, que « le jour d’après ne ressemble pas au jour d’avant » pour reprendre les dires d’Emmanuel Macron 7 , et bien les banques françaises ont continué… d’augmenter leurs investissements !
Dans son rapport de mai 2021, Oxfam explique que depuis janvier 2020, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont accordé 100 milliards de dollars de financements aux entreprises actives dans les énergies fossiles. Ces dernières ont augmenté leurs financements de 22,5 % en moyenne entre 2019 et 2020.

 

Comment justifier ça ? Pour notre Goliath français, BNP Paribas (qui à elle seule, pèse 41 milliards d’investissements aux énergies fossiles en 2020), c’est justement le caractère exceptionnel de la crise qui nécessitait de tels investissements. Des arguments bancales que Reclaim Finance a longuement démantelé 8 en expliquant notamment que cette augmentation ne vient que confirmer la hausse de 75 % entre 2018 et 2019, ou encore que si la crise méritait réellement de tels investissements, on aurait vu une augmentation chez toutes les banques internationales alors que… attention nouveau spoiler : ce n’est pas le cas ! Globalement, les investissements des grandes banques internationales dans les énergies fossiles ont baissé de 9 % en 2020 par rapport à 2019. BNP fait de la résistance ! 
Tous ces chiffres, c’est important de les garder en tête, par exemple quand on lit le droit de réponses de certaines banques suite au rapport de novembre 2019 d’Oxfam et les Amis de la Terre 9
Entre remise en cause de la méthode de calcul, “oui mais regardez eux c’est pire”… on vous conseille d’aller y jeter un œil. En attendant, on vous a quand même mis de côté nos deux extraits favoris  :

« Aujourd’hui, l’urgence climatique impose à tous les acteurs de la société d’effectuer leur transition vers un autre modèle, et vite. Tous ces acteurs continuent de prendre des décisions qui impliquent des émissions de CO2, mais certains évoluent plus vite que d’autres. »

« Vous avez choisi de prendre comme point de départ l’année 2011. Or, c’est depuis 2015 que la prise de conscience de l’urgence climatique par les citoyens, les entreprises et le monde politique s’est véritablement accélérée.» 

On aurait pu continuer de vous assommer de chiffres qui font tourner la tête, mais chez POW on n’a pas encore de compte offshore, alors on du mal à visualiser ce que ça fait des milliards. #PandoraPapers
L’objectif était d’assimiler ce message dans toutes nos têtes : les banques ont un pouvoir incommensurable sur les énergies fossiles et donc sur le climat. Et elles n’ont pas prévu de changer les choses de gaieté de coeur.
La sortie du rapport du groupe 1 du GIEC (notre article ici) a rappelé ce qui devrait être évident pour tout le monde maintenant : nous devons sortir des énergies fossiles !
Même l’Agence Internationale de l’Energie, historiquement connue pour être plutôt en faveur des énergies fossiles, a communiqué en mai dernier : « L’alignement sur une trajectoire de réchauffement de + 1,5 °C implique la fin des investissements dans l’exploration ou l’extraction d’énergies fossiles » 10 

À nous d’agir et de faire savoir que nous sommes de plus en plus nombreux.ses à réclamer que les choses changent, que des mesures fortes doivent être prises rapidement… et que notre argent ne doit plus financer des projets qui vont à l’encontre de nos engagements jour après jour.
Pour commencer, on vous donne la possibilité grâce à notre outil d’écrire à vos banques pour leur demander des comptes sur comment est utilisé votre argent. ⬇️⬇️⬇️

C’est une première action qu’on vous propose : de prendre contact avec votre banque, d’en apprendre davantage sur comment est utilisé votre argent, de prendre conscience de l’empreinte de vos économies.
En attendant, on revient avec plein d’autres choses pour faire vivre le sujet, et vous proposer d’autres actions ou alternatives dans les temps à venir !
Ensemble, agissons pour que notre argent soutienne le futur que l’on désire !

EDIT : Bonne nouvelle, la Banque Postale est la 1ère banque à annoncer la sortie totale des industries fossiles d’ici 2030 ! Plus d’informations ici : https://reclaimfinance.org/site/2021/10/14/la-banque-postale-1ere-banque-a-tourner-le-dos-au-petrole-et-au-gaz/

Ressources pour aller plus loin : 

Les rapports d’Oxfam et les Amis de la Terre : 
Mai 2021 https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2021/05/Rapport-Banques-QuoiQuIlEnCoute-VF.pdf
Octobre 2020 https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2020/10/rapportBanque_OXFAM_v5.pdf 
Novembre 2019 https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2019/11/Rapport-La-colossale-empreinte-carbone-des-banques-fran%C3%A7aises.pdf 

Le site de Reclaim Finance : https://reclaimfinance.org/site/

La vidéo de Blast sur le sujet, si vous voulez un format audio pendant que vous faites la vaisselle ou votre sport : https://www.youtube.com/watch?v=-_IRFGwrhPA&t=45s 

 

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

Aventures Sans Voiture: Des Lyonnais dans la Vallée des Belleville

par Corentin Digne

Février 2021

Récit d’une aventure sans voiture en Vallée des Belleville.
L’équipe de bénévoles de Lyon s’est donnée comme projet de rejoindre les Alpes en tentant de réduire au maximum son impact carbone lié au transport. Ce weekend, inutile de charger le coffre de la voiture, on fera sans.
Des copains, de la bonne humeur, du soleil, et une paire de pow de phoque : voilà la recette d’un week-end réussi avec la POW Family. Menu du jour : cuillères de kiff pour tout le monde.

6h10. Le réveil sonne. C’est rude, mais le simple fait de se savoir bientôt en montagne facilite grandement la sortie du lit. Quand il s’agit de rejoindre nos belles montagnes, on veut bien sacrifier une bonne grasse matinée. Ce weekend, c’est une aventure sans voiture avec les copains de POW qui nous attend.

Fort de constater que le transport constitue la plus grande part des émissions de CO2 des stations de ski (57%  – source : ANMSM/ADEME), il nous a paru intéressant d’essayer de rejoindre nos belles montagnes en réduisant au maximum notre empreinte carbone. En effet, engagé dans la lutte contre le dérèglement climatique, j’estime avoir un mode de vie plutôt “raisonnable” et relativement économe en carbone. Seule ombre au tableau, des allers-retours, en voiture, fréquents entre Lyon et les Alpes. Dès lors, quelles alternatives ? Pour l’équipe de bénévoles lyonnais, l’option vélo ski semble un peu délicate (se lever tôt ne suffira pas, il faudra partir 2 jours avant). C’est donc tout naturellement que nous nous sommes tourné.es vers le train.

1ère étape – L’approche. La marche d’approche en ski de randonnée peut parfois sembler un peu longue. Mais elle est nécessaire pour atteindre des lieux parfois plus reculés et d’autant plus grandioses. Notre approche : un peu plus de 200 km et 3 départements à parcourir : le Rhône, l’Ain, et finalement la Savoie.
Afin de rejoindre la gare de Lyon Part-Dieu, mon voyage débute par un enchaînement bus/métro. Un trajet multimodal. Sac à dos plein à craquer, la housse de skis dans une main et la paire de chaussures dans l’autre, je retrouve Marie, Lou et Claude-Andréas sur le quai. Malgré l’heure matinale, on devine dans nos petits yeux pas très éveillés que les sourires sont déjà bien présents sous nos masques.

8h08. Départ du TER n°883204 à destination de Moutiers Salins Brides-les-Bains. L’aventure peut commencer. L’enthousiasme et l’énergie débordante de l’équipe font presque oublier que la nuit à été courte. Arthur, puis Suzie, Maëlle et Clément, montent dans le train successivement à Aix-les-Bains et Chambéry. L’équipe est au complet.
En prenant le train, nous avons choisi de prendre le temps. Et ce n’est pas désagréable. Les rayons du soleil rasant du début de journée donnent aux paysages que nous parcourons une couleur toute particulière. Le Lac du Bourget se réveille sur notre passage. Spectacle sublime qui nous rappelle la chance que nous avons de pouvoir en profiter. Un bonheur. Les premiers massifs se dessinent et font émerger quelques fourmis dans les jambes. On se laisse bercer par le rythme du rail en s’imaginant gravir les sommets que nous apercevons par la fenêtre. En prenant le temps, nous avons également choisi de se rendre compte de la distance parcourue. Certains trouveront certainement que 3h de TER, c’est long. Mais avec une telle équipe et de tels paysages en guise de décor, je vous assure qu’on ne s’ennuie pas. 

Nous arrivons à Moutiers peu après 11h. Notre autocar nous attend pour boucler les derniers kilomètres qui nous séparent de notre camp de base. Nous sommes agréablement surpris.es de constater que la navette est pleine : nous ne sommes visiblement pas les seul.es à se passer de voiture pour monter en station (n’oublions pas qu’il s’agit d’un weekend de vacances scolaires). En revanche, nous sommes bien les seul.es à transporter des skis, ce qui semble en intriguer plus d’un.e. J’en entends même certain.es se demander si l’on ne devrait pas nous rappeler que les remontées mécaniques sont fermées. Inutile de rappeler que, chez POW, le dénivelé se mange à l’aide de nos pow de phoque.
Très rapidement, le fond de vallée laisse la place aux cimes enneigées. Mais les douces températures des derniers jours ont marqué le paysage : le manteau neigeux a considérablement réduit à basse altitude. Pour les skieuses et skieurs que nous sommes, ça fait forcément mal au cœur de voir disparaître toute cette neige aussi vite qu’elle est tombée.

La vallée des Belleville nous accueille sous un soleil radieux peu après midi. Arrivé.es à destination, nous découvrons le superbe camp de base que nous propose Marie, caché au milieu des petites ruelles de Praranger. Le temps de poser notre chargement, de se ravitailler, et nous voilà sur les skis vers 14h. Il paraît qu’il convient d’être matinal pour partir en montagne. Le réveil a pourtant sonné à 6h mais je crois que nous n’avons pas totalement saisi le concept chez POW.

Févravril
Au programme, petit échauffement avant la rando du lendemain : nous nous satisferons d’une petite montée sur le domaine skiable, histoire de se dégourdir les pattes. La bonne humeur, le soleil, et les pow de phoques sont au rendez-vous. On ne se plaindra pas du temps magnifique, pas un nuage à l’horizon, mais nous sommes frappé.es par une chaleur digne d’un mois d’avril. Les températures particulièrement hautes pour la saison posent question, nous sommes pourtant en plein de mois de février. Ou de févravril, on en perd un peu la tête. Conséquences : les tee-shirts et la crème solaire sont de sortie.
Après 2 bonnes heures de montée, notre descente est motivée par l’animation du front de neige. Le vin chaud nous attend en guise de récompense pour conclure la journée sur un petit d’air du monde d’avant.

Dimanche au soleil, dimanche merveille
La Pointe de la Fenêtre culmine à 2268m, ce sera notre destination dominicale.
Cette fois-ci, nous tournons le dos au domaine skiable pour nous évader vers des horizons que les pylônes de télésiège n’ont pas encore conquis. Nous partons quasiment avec les skis aux pieds de la maison, grand luxe !
Après deux barres céréales, plusieurs conversions et toute l’énergie de la croziflette de la veille convertie en D+, c’est un splendide panorama qui récompense nos efforts. Vue directe sur le Mont Blanc. Pas besoin de pic-nic, chez POW on se nourrit de cuillères de kiff. Et c’est un régal. Le sentiment de bonheur que procure la montagne fait presque oublier la fatigue qui commence à se faire sentir dans les pattes.
Vient l’heure de la descente. On embarque le panorama dans un coin de sa tête et il est temps de se faire bercer par la gravité. En ski de randonnée, la montée “by fair means” donne à la descente une saveur toute particulière. Et si, étant donné les conditions, certain.es retiendront l’adjectif “irrégulière” pour qualifier la qualité de descente, on profite simplement de l’instant présent. Ce qui est certain, c’est que ce n’était pas les conditions de l’année. Les quantités astronomiques de neige tombées en janvier semblent déjà bien loin. En revanche, cela n’a rien enlevé à la beauté de nos montagnes et au bonheur d’une petite bambée (comme diraient nos amis savoyards) rondement menée. Que voulez-vous, la montagne ça vous gagne ! Des copain.es, du soleil et une belle sortie en ski, la journée tient toutes ses promesses.

Crédit: Corentin Digne

De retour au QG en début d’après-midi, il est déjà temps de penser au retour. Nous attrapons notre navette à 15h20 pour redescendre sur Moutiers. Le temps de trajet nous permet de faire le bilan du weekend, et surtout de penser au prochain épisode. Nous retrouvons la cité lyonnaise sur les coups de 20h. Le record du temps de trajet est détenu par Lou, qui rejoint son chez-soi dans les environs de St-Etienne vers 22h, après un ultime train.

Le train permet un rapport au temps et à la distance différent de celui d’un trajet à 130km/h sur autoroute. Ces deux jours bien remplis m’en ont paru durer davantage, et le temps passé dans les transports ne nous a pas empêché d’apprécier pleinement notre weekend.

En guise de conclusion, le weekend a été très bon et la voiture est restée au garage. L’objectif est atteint. Alors oui, au regard d’un weekend, le temps de trajet est conséquent. Néanmoins, la logistique n’était finalement pas si compliquée et reproduire un tel projet trouverait tout à fait son sens en partant une semaine complète, ou finalement, passer un peu plus de temps dans les transports n’aurait que très peu d’influence sur le temps sur place. Ce weekend a pu nous permettre de se rendre compte qu’avec un peu de bonne volonté, il n’est pas si difficile de s’organiser sans voiture. Des solutions existent. Celles-ci peuvent certes, et doivent, être améliorées (fréquence des horaires, tarifs des navettes, etc.), mais ont le mérite d’exister et de fonctionner.

Avec ce weekend, nous n’avions pas la prétention d’abandonner complètement la voiture. Mais simplement de montrer qu’il est possible de s’en passer et progressivement, faire tomber le culte de la voiture. Et pour qu’à terme, une aventure sans voiture ne soit finalement plus qu’une aventure tout court. 

Nos montagnes sont belles, prenons-en soin !

Crédit: Corentin Digne

Afin de se rendre compte concrètement de l’impact carbone de son trajet, l’ADEME propose un calculateur d’émissions de carbone en fonction du mode de transport.
Le “coût carbone” de notre trajet est estimé à 5.8kg eqCO2 (4.9 pour 200km de TER + 0.9 pour 25km d’autocar), tandis qu’il s’élève à 9.7kg eqCO2 en supposant 4 copains dans une seule voiture (pour 200km). Soit une économie carbone de 40% !
Ce chiffre grimpe à 55 et 69% en comptant respectivement 3 et 2 passagers.

Source: https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/bureau/deplacements/calculer-emissions-carbone-trajets

La réimperméabilisation de ses vêtements de ski

La réimperméabilisation de ses vêtements de ski

par Victoria Guihard (de la Green Session) et l’équipe de POW

On aurait bien sûr adoré pouvoir se rouler dans la neige jusqu’à la fin du mois d’avril, mais la situation inédite et les mesures restrictives que nous devons appliquer en ont décidé autrement. Profitons donc du temps qui nous est imparti pour chouchouter notre équipement en vue de la saison 2021.

Car on a dû ranger notre matériel de ride dans un carton entreposé au fin fond du garage, et l’estivation commence pour nos vestes, pantalons, skis ou snowboards. 

Mais avant de faire une croix dessus, on peut ressortir les vêtements pour en prendre soin, surtout si notre équipement prenait un peu la flotte dernièrement. 

Car avant de vouloir changer nos vieilles fringues de ski, il existe une solution bien meilleure pour la planète et bien moins chère par-dessus le marché : la réimperméabilisation (maison). Car garder ses vêtements de ride 9 mois de plus permet d’économiser 30% de leur bilan carbone.

Prendre soin des vêtements outdoor est essentiel pour permettre de rallonger leur durée de vie et leurs capacités techniques. La chaîne de vélo, on la graisse pour éviter de dérailler ? Et bien là c’est pareil. Bon pas avec de la graisse, d’accord : en les lavant, ce sera bien suffisant.

Sommaire
Les bases de fonctionnement des vêtements outdoor
Les étapes de réimperméabilisation
Le lavage et le séchage
Le renouvellement du traitement déperlant
Comment être sûr que le traitement a bien marché ?

Les bases de fonctionnement des vêtements outdoor

Pour en comprendre le principe, il est intéressant de revenir sur le fonctionnement des textiles outdoor. La veste de ski, ou hardshell, est un vêtement de protection contre les aléas extérieurs. Elle est donc d’un côté imperméable, et de l’autre, respirante. C’est également la troisième et dernière couche du « système des trois couches » (voir cet article Comment ne pas avoir froid au ski ? La technique ultime).

Le rôle de cette veste (tout comme celui du pantalon) est donc de maintenir au sec sans faire suer à grosses gouttes à l’intérieur. Pour ce faire, cette veste se compose d’une membrane dite « imper-respirante » (imperméable ET respirante) calée en sandwich entre le tissu extérieur et la doublure intérieure. 

Elle permet donc, d’évacuer la transpiration vers l’extérieur tout  en empêchant l’eau de s’infiltrer à l’intérieur en la laissant glisser sur le tissu. D’un point de vue technique, on visualise sur la membrane des espaces microscopiques qui, d’une part laissent s’évaporer l’eau sous forme de vapeur (la sueur), et d’autre part empêchent l’eau sous forme de gouttes de s’y infiltrer. L’efficacité imperméabilisante de la membrane est renforcée par l’ajout d’un traitement déperlant – aussi appelé Durable Water Repellent (le fameux « DWR ») – qui permet d’empêcher toute absorption d’eau sur le tissu externe de la veste. En langage simple, on dit que l’eau « perle » sur le tissu. 

Sans l’application de ce traitement déperlant, un vêtement peut perdre jusqu’à 70% de ses capacités respirantes par temps humide.

Cependant, le temps et l’usure ont bien souvent raison de l’efficacité de ce traitement. Au  fur et à mesure de son utilisation, le vêtement prend l’eau et les pores de la membrane finissent par se boucher, conduisant à un effet sauna à l’intérieur, et extérieurement on est trempé. 

Mais l’heure n’est pas encore aux funérailles, notre équipement peut bien tenir le choc à condition de le réimperméabiliser. 

Les étapes de réimperméabilisation 

Le lavage et le séchage

Dans un premier temps, il suffit simplement de laver les vêtements en machine à 30° sur programme délicat. C’est peut-être tout bête, mais le nettoyage permet d’éliminer les particules qui s’accumulent au fil du temps, risquant de boucher les pores de la membrane. La meilleure chose à faire est donc de laver de temps à autre ses vêtements pour assurer la longévité de la déperlance.

Toutefois, on fait attention à ne pas utiliser n’importe quelle lessive (et encore moins se servir d’un adoucissant), afin d’éviter la présence éventuelle de résidus sur la surface de la membrane. 

On préconise l’utilisation de lessives adaptées aux vêtements techniques à base d’agents minéraux et végétaux, sans aucun adoucissant ni assouplissant. La NST Wash (marque française) en est un bon exemple, tout comme la Tech Wash de Nikwax

Les produits nettoyants de ces marques ne contiennent pas de solvants, ni d’agents toxiques pour l’humain et l’environnement. Elles sont toutes deux respectueuses de l’environnement sans altérer la qualité et l’efficacité des produits. 

On passe ensuite les vêtements au sèche-linge à basse température et sur programme court. 

Ces deux étapes devraient, normalement, réactiver le traitement déperlant et assurer à nouveau une bonne imperméabilisation. 

Le renouvellement du traitement déperlant

Pour être certain de mettre toutes les chances de son côté, on peut en dernière étape du processus, renouveler le traitement déperlant avec un produit spécifique soit par pulvérisation, soit à l’aide d’un imperméabilisant à diluer en machine. A choisir, on préfère le traitement en machine, question d’efficacité. 

Là encore, les marques citées plus haut proposent toute une gamme de produits réimperméabilisants sans PFC (une famille de molécules cancérigènes que l’on retrouve bien trop souvent dans les produits et vêtements outdoor).

Comment être sûr que le traitement a bien marché ? 

Une seule réponse : le test de la goutte d’eau. En versant un peu d’eau sur la veste ou le pantalon, on saura si nos efforts ont payé. 

Si l’eau perle et roule sur la surface du tissu, cela signifie que le procédé a été concluant. En revanche, si la goutte d’eau est absorbée par le tissu, l’imperméabilité laisse encore à désirer. 

Dans la majorité des cas, la réimperméabilisation donne de très bons résultats.

L’expérience étant maintenant terminée (et validée), on voit que l’entretien régulier de nos vêtements de ski,  primordial pour leur assurer une vie longue et paisible, ce n’est pas si compliqué, et ça ne prend pas beaucoup de temps ni de ressources!

L’idéal c’est de laver veste  et pantalon de ski/snowboard deux fois par an avec une lessive spécifique et de les réimperméabiliser au moins une fois par an.

Et pour finir,  avant de se lancer dans cette réimperméabilisation, une vidéo récapitulative et plutôt sympa signée NST (parce que les images, ça parle bien en général) : https://youtu.be/lc9ocQHDefw 

La réimperméabilisation de ses vêtements de ski

Tracer une nouvelle voie

(Forging a new path)

Qu’est ce qui nous manque le plus durant cette période de confinement? Parmi les activités qui ont été suspendues à cause du confinement, quelles sont celles que nous ne voudrions pas voir redémarrer à la sortie de la crise sanitaire? Et pourquoi?

Rejoignez-nous et toute la communauté POW en Europe ce mercredi, 22 avril – le Jour de la Terre – à 19h pour discuter de ces questions et bien d’autres, en live avec Liv Sansoz et Nikolai Schirmer de la POW Alliance, et membre du board POW Europe Rick Wheatley.

Rejoignez-nous et participez à la discussion! On espère pouvoir poser les questions que vous aurez partagées en commentaires directement aux participants.

Et si vous ne pouvez pas être présent.es, nous invitons également toute notre communauté, les athlètes qui nous suivent, les partenaires et bénévoles POW à y réfléchir, discuter et répondre de leur côté et nous faire parvenir le tout.

Côté format, on vous laisse choisir: email, commentaire facebook, instagram, tiktok, message vidéo … votre choix sera le nôtre! N’oubliez pas de taguer @protectourwintersfrance et #newpath pour que nous puissions voir toutes vos idées!

Voici les 5 questions:

  1. Qu’est ce qui vous manque le plus dans cette période de confinement?
  2. Parmi les activités qui ont été suspendues à cause du confinement, quelle sont celles que nous ne voudriez pas voir redémarrer à la sortie du confinement ? Pourquoi?
  3. A l’inverse, quelles activités qui ont vu le jour pendant le confinement souhaiteriez vous voir se prolonger? Avez-vous des idées de nouvelles initiatives à lancer?
  4. Qu’est ce que vous avez appris pendant ces semaines de confinement?
  5. Avez-vous des idées d’initiatives qui pourraient aider les travailleurs, les entreprises et les communautés à créer une société plus durable post COVID-19
©@mnachtschatt

photo: danmilner.com